C’est une thématique intéressante qui concerne bon nombre d’entre nous.
Qui n’est jamais resté dans une relation amoureuse peu épanouissante, ou vécu une amitié à sens unique sans pouvoir prendre la décision de partir… ? Pourquoi est-ce si difficile de prendre la décision de partir ?
On se rattache au passé
Tout d’abord, si l’on est en couple avec cette personne, c’est que nous avons des points communs, et que nous passons des bons moments. Evidemment, cela complique les choses lorsque l’on se demande si l’on doit rester ou non dans cette relation, car le cerveau et sa peur de l’inconnu vont tout faire pour nous montrer les bons côtés, afin de nous dissuader de quitter cette zone de confort. Si la raison de la séparation est une divergence de chemins, il est d’autant plus important de ne pas la prendre à la légère. Souvent, on se rattache aux bons moments. Sans se rendre compte, l’affection a remplacé l’amour, et nous fait croire que “ça va, il y a tout de même des bons moments”. Mais quand on se reconnecte à son intuition, à son fort intérieur, au fond de nous, on sait que l’on ne se sent plus connecté à cette personne qu’on a tant aimé. Le passé est passé, c’était chouette, intense, fusionnel, fou, mais aujourd’hui, l’est-ce encore ? Est-ce que sous prétexte que le passé était bon, le présent/futur peut être médiocre ?
La fausse excuse des enfants
J’ai récemment travaillé sur cette problématique avec l’une de mes coachées Flourish, qui n’osait pas quitter son mari “parce qu’elle a des enfants”. Oui, avoir des enfants nécessite de se poser les bonnes questions, de peser le pour et le contre plus longtemps que lorsque cela n’engage que nous, de préparer l’après, de s’organiser mieux.
Mais cette “raison” n’en est pas une, et il est facile de se cacher derrière. Avoir des enfants, c’est les éduquer et les guider pour devenir des personnes à part entière, des personnes heureuses, épanouies, libres et responsables. Responsables, dans tous les sens du terme. Responsable de leur état émotionnel, de leur vie, signifie de leur apprendre à faire des choix les plus alignés avec eux-même. Comment peut-on espérer enseigner l’empowerment à nos enfants si nous ne nous empowerons pas nous-même ? Les enfants agissent par mimétisme. De plus, un enfant qui voit constamment ses parents se disputer, ou malheureux, ne peut pas évoluer lui-même vers le bonheur. Avez-vous déjà essayé de rester positif longtemps dans une ambiance négative ? C’est très difficile, déjà pour nous adultes, alors pour les enfants qui sont des véritables éponges émotionnelles, imaginez les dégâts.
Un enfant sera beaucoup plus heureux de voir ses deux parents épanouis chacun de leur côté plutôt que malheureux ensemble. Puis, pensez aux points positifs : deux fois des vacances, deux fois des cadeaux, deux fois des fêtes d’anniversaire, deux fois plus.
Oui, cela mérite d’être organisé, et d’être fait en douceur, avec bienveillance, en expliquant, et en facilitant au mieux la transition, pourquoi pas avec l’aide de professionnels pour les aider à s’adapter, mais cela ne peut pas être une excuse pour que vous restiez malheureux.
Peur d’être seul
La peur d’être seul(e) est présente chez la plupart des humains, de par notre nature sociable. Généralement, tout ce qui nous empêche d’avancer, de nous affirmer, de nous écouter est lié à une peur profonde de se retrouver seul(e). Mais le bon vieux dicton “mieux vaut être seul que mal accompagné” est-il obsolète ? Pas vraiment. Être seul(e) ouvre le champ des possibles, puisque nos oeillères tombent et que l’on s’autorise enfin à ouvrir notre coeur, nos oreilles et nos yeux pour ne pas passer à côté de personnes formidables. Souvent, lorsque l’on est en couple, on ne s’autorise pas (inconsciemment ou consciemment) à rencontrer de nouvelles personnes, mais cela nous empêche de nous élever. Si vous avez peur d’être seul(e), voici un podcast qui peut vous intéresser.
Culpabilité d’abandonner l’autre
Encore plus lorsque l’on est marié(e), mais aussi simplement quand on est en couple, ou en amitié, nous nous sommes “engagé” pour une durée indéterminée. Parfois, nous avons même dit des choses telles que “je serai toujours là pour toi, à la vie à la mort, jusqu’à ce que la mort nous sépare…”.
J’ai toujours trouvé étrange de s’engager pour toujours, sachant qu’on ne contrôle pas les circonstances des événements ni les actes d’autrui. Ces engagements sont soumis à condition de manière totalement implicite, si bien que l’on range ces conditions bien au chaud dans notre inconscient, et qu’elles se traduisent ensuite par la peur de ne pas tenir parole.
Quand on se marie et qu’on dit que l’on restera ensemble jusqu’à ce que la mort nous sépare, est-ce que cela signifie “même si tu me frappes, me trompes même si tu me violes, même si tu brûles ma famille…” ? Non. Mais c’est sous entendu. Donc finalement, c’est un peu des paroles en l’air n’est ce pas ?
Partir peut parfois être perçu (dans une démarche d’auto sabotage) par un échec, ou par le fait de ne pas être quelqu’un de parole. Mais on n’abandonne pas un adulte. On abandonne un enfant, mais pas un adulte. Quitter quelqu’un avec qui nous ne nous sentons pas bien n’est pas un abandon, mais simplement prendre soin de soi, et se réserver le droit de mériter le meilleur. Il ne s’agit pas de penser que l’on mérite “mieux”, parce qu’il n’existe pas de hiérarchie entre les êtres vivants, mais de chercher quelque chose qui nous correspond plus.
Peur de ne pas trouver mieux
Encore cette notion du mieux. Mais si l’on arrête un instant de hiérarchiser les humains, cela nous enlèverait un poids et nous comprendrions qu’en effet, on ne trouvera pas mieux. On trouvera différent. On trouvera plus compatible, mais pas mieux, pas pire, pas moins bien. Seulement quelqu’un de plus en ligne avec nos valeurs. Oui, telle personne a telle qualité que l’on apprécie. Heureusement qu’elle a des qualités, c’est pour cette raison que nous l’avons choisie à la base. Mais elle n’a peut être pas ce que quelqu’un d’autre a, qui nous correspond davantage à ce stade de notre vie.
Peur de regretter
Je vais vous enlever un poids : Rien n’est irreversible. Se séparer ne veut pas dire que pour toujours vous serez séparer. Parfois il faut se rendre compte de la vie sans l’être aimé pour savoir si l’on est toujours autant amoureux ou non. De plus, la vie est longue. Les choix que l’on fait à un instant T ne sont pas nécessairement des choix pour toujours. Laissez-vous le champ des possibles ouvert. Partir aujourd’hui, et revenir demain si vous pensez que cette personne est celle qu’il vous faut, c’est possible. Dédramatiser, ne pas angoisser de l’avenir, c’est important. Avoir peur de le regretter c’est encore une fois vivre dans la peur d’un futur hypothétique.
Les gens évoluent, et parfois ce qui semblait être une évidence avant ne l’est plus aujourd’hui. Et c’est ok. C’est ok d’avoir passé des bons moments avec la personne, c’est ok de l’avoir aimé de tout son coeur, mais c’est aussi OK de ne plus se retrouver dans cette relation, de ne pas avoir évolué de la même façon, et de par conséquent s’affirmer, affirmer ses besoins et en prendre soin en partant.
Avec amour,
L.
Enfant, j’ai bien cru que mes parents allaient divorcer, c’était une inquiétude et j’ai même demandé à ma mère s’ils allaient divorcer quand j’avais 6-7 ans.
Mon père buvait et fumait (1 bouteille de whisky par jour, 4 paquets de gauloises par jour), était violent, au chômage, dépressif et avait des tendances paranoïaques.
Nombre de personnes conseillaient à ma mère de se séparer.
Si ma mère avait écouté ces conseils, mon père ne s’en serait certainement pas sorti et aurait terminé à la rue.
Ma mère a tenu bon, respectant la promesse faite lors de leur mariage, par amour pour lui, par amour pour nous. Ma mère a ainsi respecté une personne avisée qui lui avait dit lors de son mariage: “allez bien de l’avant”. (mes parents vécurent 10 ans avant que mon père perde pied et ne devienne comme décrit plus haut)..
Mon père, décédé il y a un an, s’en est sorti grâce à l’amour de ma mère. Il aura vécu les 15 dernières années de sa vie en paix, sans fumer ni boire, sans excès de violence mais dans une paix et un amour renouvelés.
Il y a deux chemins:
– un chemin facile, égocentrique et égoïste qui consiste à fuir à la première difficulté,
– et un chemin fidèle à la promesse donnée lors de la rencontre, l’exigeant chemin de l’amour,
Ne sommes nous pas faits pour aimer? Ne recherchons nous pas l’amour? L’amour est comme toute chose sur terre, cela se construit et se travaille, c’est parfois éprouvant et peut nous paraitre temporairement au-dessus de nos forces, mais c’est le seul qui construit. Il n’y a pas d’amour sans effort, sinon un consommable qui ne laisse qu’un arrière goût aigre le lendemain.
Soyons forts, soyons responsables, respectons nos engagements, acceptons la folie de l’amour qui est d’aimer sans compter, Au crépuscule de nos vies, lorsque nos corps seront faibles et nos plaisirs limités, quelle joie infinie et quel délice nous aurons contemplant l’oeuvre et les fruits infinies de notre amour. La voici, la recette du bonheur.
Auteur/autrice
Merci beaucoup pour ce beau témoignage. Plein d’ondes positives, courage à vous.